Shanley Clemot McLaren
Activiste féministe et Autrice @#StopFisha
Activiste depuis mon adolescence, j’ai organisé le blocus de mon lycée contre le sexisme dans les établissements scolaires en plein #MeToo. Cette action visait à démontrer que les cours de récréation sont les premiers terrains de jeu du sexisme et que des solutions doivent donc être pensées à la racine du problème : dans l’Education. Les adolescentes étant les plus touchées par le harcèlement sexuel, ce blocus était une alerte pour faire entendre les voix de celles dont on entend jamais. Cette alerte m’a amené à travailler sur une réforme scolaire que j’ai présenté à la Ministre de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes, à l’âge de 19 ans.
Pendant le confinement en avril 2020, non seulement nos vies se sont digitalisée mais les violences aussi puisque j’ai été témoin d’une explosion de comptes nommés « fisha ». Ces comptes, répertoriés par régions « fisha78 », « fishamarseille », etc, avaient pour but d’afficher et publier des contenus intimes d’adolescent·e·s sans leur consentement, avec leurs informations personnelles (nom, prénom, adresse, numéro de téléphone, établissement scolaire..). La violence était telle que de nombreuses filles étaient en danger au point où ça a mené au suicide d’Elise, une adolescente vivant au Havre. Face au manque de régulation des plateformes et d’aide pour les victimes, j’ai lancé une alerte sur les réseaux sociaux avec le hashtag #StopFisha pour dénoncer les cyberviolences sexistes et sexuelles et exiger une réaction des plateformes et des pouvoirs publics.
De par cette alerte, j’ai été rejoins par des dizaines de victimes, parents, militant·es pour contrer les comptes fisha. Nous avons formé un collectif qui luttait activement, nuit et jour pour la fermeture de ces comptes via des techniques comme les raids et le flood.
Une fois le confinement terminé, nous sommes devenues une association de loi 1901 nommée « #StopFisha » pour que la honte et la peur changent de camp et pour que ce qui s’est passé pendant l’explosion de comptes fisha ne se reproduise plus jamais.
Aujourd’hui, je continue à veiller sur les violences sexistes et sexuelles et à dénoncer les choses que l’on ne nomme pas, c’est ce qui m’a valu d’être appelée « briseuse de silence » par de nombreux médias.